Les propos de Robert Fico, Premier ministre slovaque, « pas un euro, pas une balle pour l’Ukraine » que vous pouvez réentendre dans la vidéo ci-dessous, reflète une position qu’il a exprimée à plusieurs reprises, notamment depuis son retour au pouvoir en octobre 2023. Cette vive déclaration résume fidèlement l’essence de sa politique envers l’Ukraine, marquée par un refus de fournir une aide militaire et une réticence à s’aligner sur le soutien financier massif de l’Union européenne (UE) à Kyiv.
Contexte et précisions
Lors de la campagne électorale de 2023, Fico a clairement promis qu’en cas de victoire, la Slovaquie cesserait de fournir des armes à l’Ukraine. Il a notamment déclaré dans une interview à la télévision slovaque STVR en octobre 2023 : « Je demanderai aux législateurs sous mon contrôle en tant que président du parti Smer de ne jamais accepter que l’Ukraine rejoigne l’OTAN » et a ajouté que son gouvernement ne fournirait « pas une seule munition » à l’Ukraine. Cette position s’inscrivait dans un discours populiste et pro-russe, visant à séduire un électorat sceptique envers l’implication occidentale dans le conflit ukrainien.
Une fois au pouvoir, Fico a mis cette promesse en pratique. Dès novembre 2023, il a annoncé la fin de l’aide militaire slovaque à l’Ukraine, marquant un tournant par rapport à la politique précédente de Bratislava, qui avait fourni des équipements comme des chars et des avions de combat. Par exemple, il a précisé lors d’une réunion avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, que la Slovaquie se limiterait à une « aide humanitaire et civile », excluant toute contribution militaire. Cette ligne a été réaffirmée lors de sommets européens, comme celui d’octobre 2023, où il a évité de bloquer les conclusions sur l’aide à l’Ukraine, mais a maintenu sa position de non-participation active.
Sur le plan financier, Fico a conditionné son soutien à des garanties strictes. En octobre 2023, lors d’une audition devant la commission des Affaires européennes du Parlement slovaque, il a déclaré qu’il accepterait une aide financière européenne à l’Ukraine (comme le paquet de 50 milliards d’euros proposé par l’UE) uniquement si l’argent n’était pas détourné et si une partie bénéficiait à la Slovaquie, notamment pour rénover les infrastructures frontalières ou soutenir les entreprises slovaques impliquées dans la reconstruction ukrainienne. Cette approche pragmatique montre que, bien qu’il ne soit pas totalement opposé à une aide financière, il cherche à limiter son ampleur et à en tirer un avantage national, d’où l’idée de « pas un euro » sans contrepartie.
Évolution récente
Plus récemment, des posts sur X datés de fin février et début mars 2025 (par exemple, de @Bilow_Media et @SergeBonnet16) rapportent que Fico aurait réitéré cette position en annonçant que la Slovaquie ne participerait ni financièrement ni militairement à l’aide de l’UE à l’Ukraine, tout en exigeant un cessez-le-feu immédiat. Ces déclarations, relayées par l’agence russe TASS, s’inscrivent dans la continuité de sa rhétorique pro-paix et pro-russe. Par ailleurs, sa visite à Moscou en décembre 2024 pour rencontrer Vladimir Poutine, critiquée par Volodymyr Zelensky, a renforcé l’image d’un Fico cherchant à maintenir des relations économiques avec la Russie (notamment via le transit de gaz) plutôt que de soutenir l’Ukraine.
Analyse
La formule « pas un euro, pas une balle » est donc une synthèse percutante de la politique de Fico : un refus catégorique de l’aide militaire et une approche conditionnelle à l’aide financière, motivée par des intérêts nationaux et une vision géopolitique alignée sur une neutralité vis-à-vis du conflit russo-ukrainien. Elle reflète également son discours populiste, qui critique l’Occident pour avoir, selon lui, « poussé l’Ukraine dans une mauvaise situation » (déclaration du 18 décembre 2024 devant le Parlement slovaque). Cependant, Fico n’a pas totalement bloqué les initiatives européennes, préférant une opposition rhétorique à une obstruction systématique, contrairement à Viktor Orbán en Hongrie.
Dans cette vidéo, Robert Fico, Premier ministre slovaque, dévoile les coulisses du sommet européen du 6 mars dernier. Il dénonce les contradictions de l’UE, critique l’achat de gaz russe par l’Ukraine et réaffirme la position de la Slovaquie : pas d’argent, pas d’armes pour la guerre. Un discours percutant qui révèle les tensions internes de l’Europe.
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