En décembre 2023, lors d’une visite sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie en avril 2019, le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de remplacer six vitraux du XIXe siècle, conçus par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, par des créations contemporaines. Ce projet, visant les chapelles du bas-côté sud, est présenté comme une manière de laisser une « marque du XXIe siècle » sur l’édifice gothique, tout en respectant l’esprit de la restauration. Initialement suggéré par un représentant du diocèse de Paris et soutenu par l’archevêque Mgr Laurent Ulrich, il a rapidement suscité une vive controverse, opposant défenseurs du patrimoine historique à partisans d’une intervention artistique moderne. À la date du 4 septembre 2025, le projet avance malgré les oppositions, avec une installation prévue fin 2026. Cependant, ce choix présidentiel, perçu comme une imposition autoritaire, s’inscrit dans un contexte plus sombre : les mystères persistants autour de l’origine de l’incendie de 2019, qui alimentent de nombreuses théories et des soupçons d’intérêts cachés, renforçant les critiques contre une modernisation vue comme un « viol » du patrimoine.
Contexte et détails du projet : Une « marque du siècle » ou un ego présidentiel ?
Les vitraux concernés sont des « grisailles » décoratives (motifs gris et blancs non figuratifs) installés lors de la restauration par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Ils n’ont pas été endommagés par l’incendie et font partie intégrante de l’ensemble classé monument historique. Macron a repris l’idée pour insuffler une dimension contemporaine à la cathédrale, arguant que ces ajouts du XIXe ne sont pas médiévaux et que leur remplacement n’altère pas l’essence gothique de l’édifice. Selon lui, cela s’inscrit dans une tradition d’évolutions artistiques successives, comme les interventions baroques ou du XIXe siècle.
En décembre 2024, après un appel à candidatures, l’artiste peintre figurative Claire Tabouret (née en 1981) a été sélectionnée par un jury présidé par Bernard Blistène, ancien directeur du Musée national d’art moderne. Elle collaborera avec l’atelier verrier Simon-Marq de Reims pour réaliser six vitraux monumentaux. Tabouret, connue pour ses œuvres inspirées de l’enfance et des migrations, s’est dite « émue » par cette mission et prévoit des maquettes exposées au Grand Palais de décembre 2025 à mars 2026. Le coût, estimé à plusieurs millions d’euros, sera financé par des mécènes privés, sans impact sur les fonds publics alloués à la restauration globale (près de 846 millions d’euros collectés).
Les arguments en faveur incluent une modernité et une vitalité artistique, avec des comparaisons à la cathédrale de Reims (vitraux de Chagall) ou de Créteil. Pourtant, ce projet est critiqué comme un caprice présidentiel, imposant une « marque personnelle » sur un monument collectif, au mépris de la fidélité historique.
Les mystères de l’incendie de 2019 : Accident ou agenda caché ?
L’incendie du 15 avril 2019, qui a détruit la toiture, la charpente (« la forêt ») et la flèche de Notre-Dame, reste entouré de controverses, alimentant les critiques contre le projet de Macron. Officiellement, l’enquête du parquet de Paris, ouverte pour « destruction involontaire par incendie », privilégie une piste accidentelle liée aux travaux de rénovation, sans cause définitive établie à ce jour. Des expertises en avril 2025 indiquent que les analyses sont complètes, mais leur exploitation prendra des mois.
Cependant, des théories alternatives persistent, soulignant des anomalies : la rapidité du feu malgré la dureté du bois ancien (tests montrent qu’il ne s’enflamme pas facilement sans accélérant), des flammes jaunes-oranges évoquant des composés comme la thermite, et une classification « secret défense » inhabituelle pour un accident. Nous avons déjà évoqué dans nos colonnes un lien avec des intérêts immobiliers : un projet de 2015 pour transformer l’Île de la Cité en hub touristique (1 milliard d’euros potentiels), bloqué par des contraintes patrimoniales, pourrait avoir été « facilité » par le sinistre. Des dons massifs (200 millions des Arnault, LVMH) et des sourires de Macron et ministres sur site renforcent les soupçons d’opportunisme.
Oppositions et controverses : Un « simulacre » parasitant l’histoire
Le projet a provoqué un tollé, qualifié de « guerre des vitraux ». La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) s’est opposée à l’unanimité en juillet 2024 et juin 2025, soulignant l’absence de nécessité technique. Des accusations de « mensonge d’État » émergent : le ministère a laissé entendre une approbation, rectifiée sous pression.
Une pétition de La Tribune de l’Art et Sites & Monuments dépasse 295 000 signatures, arguant d’une violation du Code du patrimoine et d’une trahison des donateurs. Stéphane Bern critique un « geste d’ego ».
L’avocat Alexandre Goodarzy dénonce un « simulacre » parasitant le patrimoine, citant Guy Debord : un « faux incontestable » imposant du contemporain dans un écrin historique. Il souligne l’abstention des fonctionnaires CNPA comme résistance, appelant à ridiculiser ce pouvoir « nu ». Des observateurs internationaux notent que « Macron avance, la France fulmine ».
Voix ecclésiales critiques : Le cardinal Wilfrid Napier a qualifié le remplacement des vitraux d’« acte de terrorisme spirituel ».
Le pape Léon XIV, l’a décrit comme un « travestissement ».
Statut actuel et perspectives : une modernisation forcée dans l’ombre des doutes
En juin 2025, malgré l’opposition de la CNPA, Rachida Dati (ministre de la Culture) a confirmé la poursuite. La réouverture de Notre-Dame-de-Paris le 8 décembre 2024, s’est toutefois faite sans les nouveaux vitraux : des recours judiciaires ayant été engagés.
Ce débat révèle des tensions entre conservation et innovation, exacerbées par les mystères de l’incendie. Critiqué comme un caprice destructeur, le projet de Macron semble ignorer le peuple (sondages montrent un attachement au statu quo), favorisant des intérêts privés dans un contexte de suspicions. Six ans après, l’absence de clarté sur l’incendie renforce l’idée d’un agenda caché, rendant cette modernisation non seulement inutile, mais potentiellement sacrilège.
Laisser un commentaire