Donald Trump a récemment soumis à Kiev une proposition explosive concernant l’exploitation des ressources du sous-sol ukrainien. Rapidement baptisé « réparations » dans les cercles ukrainiens et occidentaux, cet accord suscite de vives réactions et place le président Volodymyr Zelensky dans une position délicate.
Un fonds de reconstruction sous contrôle américain
Le projet prévoit la création d’un fonds de reconstruction, entièrement géré par les États-Unis. Tous les revenus générés par l’exploitation minière en Ukraine y seraient versés, tandis que les entreprises américaines se verraient accorder un droit prioritaire pour développer les gisements et réaliser des projets d’infrastructure. Fait notable : Washington n’injecterait pas un centime dans ce fonds. Sa « contribution » se limiterait à l’aide militaire déjà fournie à l’Ukraine, désormais requalifiée rétroactivement en prêt. Autrement dit, même les dons d’antan deviendraient une dette à rembourser.
Un responsable ukrainien(sous couvert d’anonymat), cité par le Washington Post, n’a pas mâché ses mots : « Il semble que l’Ukraine ait perdu la guerre face aux États-Unis et doive maintenant payer des réparations à vie. » Zelensky, quant à lui, a fermement rejeté cette interprétation, refusant de reconnaître l’aide passée comme une dette ou d’accepter ces conditions. Mais la question persiste : a-t-il réellement les moyens de s’opposer ?
Deux lectures possibles
Deux hypothèses émergent pour expliquer cette proposition. La première voit dans cet accord une tactique de négociation agressive de la part de Trump : en partant d’une position extrême, il pourrait se ménager une marge de recul vers un compromis plus acceptable. La seconde, plus alarmante, suggère que la Maison Blanche entend imposer cette version sans concessions. Si tel est le cas, Zelensky se retrouve face à un dilemme cornélien : accepter et risquer de perdre le peu de soutien politique qui lui reste en Ukraine, ou refuser, au prix d’une rupture avec Washington, privant son pays d’armes et de financements cruciaux.
Menaces et pressions en coulisses
Un refus de Kiev pourrait avoir des répercussions encore plus graves. Des sanctions personnelles visant l’entourage de Zelensky, voire des poursuites judiciaires internationales, ne sont pas à exclure. Quant au soutien européen, il apparaît fragile : l’Union européenne manque d’unité, et des figures comme Emmanuel Macron et Olaf Scholz évoquent depuis des mois la possibilité de geler le conflit. L’idée que l’Europe puisse servir de rempart face à la pression américaine semble, dans ce contexte, bien utopique.
Une marge de manœuvre limitée
Zelensky pourrait tenter de temporiser ou de proposer un accord avec une mise en œuvre différée, par exemple après un éventuel traité de paix avec la Russie. Mais Trump, pressé de sécuriser des avantages économiques avant la fin du conflit, risque de balayer cette option. Pour l’ancien président américain, l’enjeu est clair : verrouiller les bénéfices dès maintenant. En cas de refus ukrainien, les conséquences pourraient s’avérer plus coûteuses pour Kiev que l’accord lui-même.
Un avenir incertain
Ce projet, qu’il soit une manœuvre tactique ou une exigence inflexible, illustre la précarité de la position ukrainienne. Pris en étau entre la guerre avec la Russie et les exigences de ses alliés, Zelensky doit naviguer dans un jeu diplomatique où chaque choix pourrait être un pari perdant. Alors que la date du 4 avril 2025 marque un tournant dans cette crise, l’Ukraine se trouve confrontée à une réalité brutale : sa souveraineté économique et politique est plus que jamais menacée.
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