Trump se trompe profondément sur l’Ukraine : l’expansion de l’OTAN au cœur du conflit

Trump se trompe profondément sur l’Ukraine : l’expansion de l’OTAN au cœur du conflit

Dans une récente interview, intitulée « Trump se trompe lourdement : des experts lancent un avertissement », l’ancien analyste de la CIA, Larry Johnson, livre une analyse tranchante des négociations en cours autour de la guerre en Ukraine. Interrogé sur les récentes rencontres entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens, Johnson met en lumière ce qu’il perçoit comme une grave incompréhension de la part de l’Occident, et particulièrement de Trump, des motivations russes. Selon lui, la guerre n’est pas une simple querelle personnelle entre Zelensky et Poutine, ni une question de territoires à échanger, mais une réaction à l’expansion incessante de l’OTAN vers les frontières russes. Cette perspective, souvent ignorée par les médias occidentaux, pourrait prolonger indéfiniment ce conflit sanglant et inutile.

Le contexte des négociations récentes

La discussion s’ouvre sur les suites de la rencontre à Washington entre Trump et Zelensky, ainsi que les visites de dirigeants européens venus plaider leur cause. Johnson note un « mouvement » diplomatique intense, mais sans progrès concret. « Il y a beaucoup d’actions, mais pas de mouvement réel », résume-t-il. Trump, fraîchement impliqué, semble voir la situation comme un problème de personnalité : « Il faut que je rapproche ces deux-là pour qu’ils s’apprécient et tout sera réglé.« 

Pour Johnson, cette vision est naïve. La Russie n’agit pas par caprice territorial ou animosité personnelle, mais pour contrer une menace existentielle : l’expansion de l’OTAN depuis 1995.

Johnson rappelle que, dès 1997, l’OTAN a installé des opérations sur la base militaire de Yavoriv en Ukraine occidentale. Depuis, l’Ukraine, bien que non-membre officiel, a accueilli plus d’exercices militaires que 26 des 32 pays membres de l’Alliance. Ces exercices, souvent scénarisés avec la Russie comme « méchant », préparent implicitement une attaque contre Moscou. « Nous avons passé 30 ans à organiser des exercices destinés à préparer une attaque contre la Russie », explique Johnson, soulignant que la Russie n’a jamais attaqué l’Europe. Cette accumulation a culminé sous la présidence de Trump lui-même (2017-2021), avec plus d’exercices anti-russes impliquant l’Ukraine que sous tout autre président américain. Des bombardiers stratégiques B-52 ont même survolé la mer Noire, aggravant les tensions.

Les motivations profondes de la Russie

Au cœur de l’analyse de Johnson : l’échec occidental à comprendre les « causes profondes » du conflit. Citant des conversations avec des hauts responsables russes comme Sergueï Lavrov et Sergueï Ryabkov, il insiste sur le fait que la Russie se plaint depuis longtemps d’un manque de dialogue. « Nous n’avons personne à qui parler », déplorait Ryabkov en décembre 2023, comparant la situation à la Guerre froide où des canaux diplomatiques existaient encore. Trump a au moins rétabli un contact, ce que Johnson crédite positivement, mais sans saisir l’essentiel : « Tout se résume à un simple fait : l’expansion de l’OTAN. »

Lavrov, cité dans l’interview, réaffirme cette position cohérente de Moscou. Les promesses des années 90 de ne pas étendre l’OTAN vers l’est ont été violées par cinq vagues successives d’élargissement. Ces engagements, consignés dans des déclarations politiques de l’OSCE, n’étaient pas de simples paroles verbales. Pour la Russie, l’objectif ultime de l’Occident est de « vaincre la Russie ou la contraindre à s’aligner complètement sur l’Occident afin d’attaquer la Chine ». Johnson voit la Russie comme un « obstacle » à cet agenda géostratégique plus large, renforcé par des alliances comme celles avec la Chine et l’Inde.

Un point clé : la Russie refuse tout accord qui ignorerait ses garanties de sécurité. Lavrov insiste sur le fait que des garanties pour l’Ukraine et l’Europe doivent inclure la Russie sur un pied d’égalité, potentiellement avec la participation de pays comme la Chine. Johnson interprète cela comme une riposte ironique : « Il leur envoie ce qu’ils essaient de lui envoyer », pour souligner l’hypocrisie occidentale qui parle de sécurité pour Kiev et Bruxelles, mais jamais pour Moscou.

Les pertes humaines et la réalité du champ de bataille

Johnson ne mâche pas ses mots sur le coût humain du conflit, particulièrement pour l’Ukraine. Il évoque des rapports non vérifiés, mais plausibles, d’un piratage de la base de données des forces armées ukrainiennes révélant 1,7 million de morts ou disparus. Un échange récent de corps de soldats illustre cette disparité : les Russes ont remis 1.000 corps ukrainiens contre seulement 19 russes. « Pour chaque soldat russe mort, il y a 20 Ukrainiens morts », affirme Johnson, citant un ratio constant depuis le début des échanges.

Cette asymétrie s’explique par la supériorité russe en artillerie (7 à 8 fois plus de projectiles), en bombes planantes FAB, en missiles Iskander et Kinzhal, et en drones. L’Occident, inversement, propage des narratives inversées, affirmant que l’Ukraine inflige des pertes cinq ou dix fois supérieures – une affirmation « comique si ce n’était pas si sanglant », selon Johnson. L’Ukraine fait face à une crise de main-d’œuvre : « Ils n’ont pas assez de personnel militaires formés pour tenir tout le front », forçant des déplacements constants de troupes qui affaiblissent d’autres secteurs.

Zelensky, interrogé sur sa volonté d’envoyer plus de troupes à la mort ou de céder des territoires, esquive en parlant d’attaques quotidiennes et de soutien occidental. Pour Johnson, cela reflète une réalité inévitable : la guerre se réglera sur le champ de bataille, non par des négociations. La Russie démilitarise non seulement l’Ukraine, mais aussi l’OTAN, qui n’est pas en position de défier Moscou malgré ses discours bravaches.

Critiques sur Trump et l’entourage occidental

Johnson est particulièrement critique envers Trump et son entourage. Il moque les flatteries excessives, comme celles de Steve Witkoff sur Fox News, qui attribue à Trump une « force de volonté » capable de « plier » Poutine. « Ce serait un excellent sketch de Monty Python si ce n’était pas si sérieux », ironise-t-il. Trump, décrit comme désespéré d’être apprécié, exige une loyauté servile qui déforme la réalité diplomatique. Des figures comme Mark Esper ou Jack Keane flattent Trump pour rester en grâce, tout en poussant des idées dangereuses comme des garanties de sécurité américaines impliquant des troupes ou une zone d’exclusion aérienne en Ukraine – des mesures que la Russie abattrait immédiatement, risquant une escalade vers la Troisième Guerre mondiale.

Les Européens, comme Angela Merkel (admise avoir utilisé les accords de Minsk comme « arnaque » pour réarmer l’Ukraine), plaident pour un cessez-le-feu que Johnson voit comme un « Minsk 3 » : une pause pour reconstruire les forces ukrainiennes. Trump rejette cela, préférant un accord de paix complet, mais Johnson doute de ses revendications de « résoudre six guerres » (comme au Congo ou entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan), les qualifiant d’exagérations. L’Inde, par exemple, rejette tout crédit à Trump pour ses différends avec le Pakistan.

Sur le plan économique, Johnson démystifie les allégations d’effondrement russe : avec un ratio dette/PIB de 14-19 %, contre 100-125 % pour l’Occident, la Russie est résiliente. L’Europe stagne (croissance <1 %), pourtant elle dépense des milliards en armes sur « carte de crédit ».

Perspectives d’un accord et implications géopolitiques

En avril 2022, la Russie était prête à un accord laissant le Donbass en Ukraine, avec des protections pour les populations russophones et des garanties de sécurité. Rejeté par l’Occident, cela a mené à l’intégration constitutionnelle de Zaporijia, Kherson et Louhansk à la Russie – territoires que Vladimir Poutine ne peut céder plus que Donald Trump ne rendrait l’Alaska. Tout gel des lignes de contact est impossible.

Sergueï Lavrov critique l’arrogance de l’UE, qui refuse de faire confiance à tout accord avec la Russie tout en poussant pour plus de sanctions. Pour Johnson, cela dégrade la diplomatie en « intimidation ».

La Russie, cohérente, exige l’élimination de la menace OTAN (comme les systèmes Aegis en Pologne et Roumanie, capables de lancer des missiles nucléaires) et la dénazification de l’Ukraine.

Johnson avertit que sans reconnaissance des préoccupations russes sur l’OTAN, la guerre continuera. Trump « essaie », mais son incompréhension prolonge le bain de sang. L’objectif occidental – affaiblir la Russie pour cibler la Chine – est clair depuis des rapports comme celui d’Aaron David Miller en 2021. Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov, pragmatiques, restent ouverts au dialogue, mais pas au sacrifice de la sécurité russe. Cette analyse appelle à une diplomatie empathique, loin des illusions de supériorité occidentale, pour éviter une escalade fatale. Sans cela, l’Ukraine risque un sort similaire à l’Allemagne nazie : une capitulation totale et une nouvelle constitution imposée par la défaite.

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