La qualification de l’Algérie pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations, dimanche soir, a rapidement viré au chaos dans plusieurs métropoles françaises. Ce qui devait être un moment de liesse partagée s’est transformé, en certains lieux, en une nuit d’affrontements, de dégradations et de mise en danger délibérée, suscitant indignation et incompréhension.
De la fête à l’émeute
Dès la fin du match remporté face au Burkina Faso (1-0), des centaines de supporters sont descendus dans les rues de Lille, Marseille, Toulouse, Roubaix et Lyon. Si la majorité d’entre eux a célébré pacifiquement, des groupes isolés ont fait le choix insensé de la violence. À Lille, le scénario s’est dégradé à une vitesse alarmante.
« Une centaine d’individus ont bloqué la circulation avant de tirer des mortiers et des fumigènes », rapporte Le Figaro.
La situation a tourné au drame lorsque, « dans la cohue, des supporters ont ‘secoué’ le véhicule d’une conductrice ». Paniquée, cette dernière a blessé un jeune homme en lui roulant sur le pied, nécessitant son hospitalisation. Quatre personnes ont été interpellées à la suite de cet incident. À quelques kilomètres de là, à Roubaix, le ciblage des forces de l’ordre a été explicite.
Comme le relatent les médias, « des supporters algériens ont pris pour cible des policiers » en « tirant des mortiers d’artifice en direction des forces de l’ordre ».
Le vandalisme a accompagné ces agressions, avec l’incendie de mobiliers urbains et de caddies. Un second accident, similaire à celui de Lille, s’est produit, causant cette fois une fracture du tibia chez un piéton.
Un schéma de violences qui se répète et s’étend
Le sud de la France n’a pas été épargné. À Marseille, le rassemblement de près de 800 personnes sur la Canebière a dégénéré. Un tramway a été vandalisé, paralysant le réseau, et les policiers postés sur le quai des Belges ont, eux aussi, essuyé « des tirs de mortiers d’artifice ». À Toulouse, l’outrage a pris une dimension symbolique troublante : « une vingtaine d’individus ont tenté d’arracher le drapeau français de la mairie de quartier » avant de s’en prendre aux forces de l’ordre avec les mêmes projectiles.
Ces événements laissent un goût amer. Ils souillent la légitime joie des millions de Français d’origine algérienne et des amateurs de football, confondant honteusement ferveur sportive et délinquance organisée. Ces actes ne sont pas de simples « débordements » spontanés, mais bien des agressions préméditées, mettant en péril la vie d’automobilistes pris à partie, de passants et des représentants de l’ordre public.
Le contraste est saisissant entre la fierté sportive que devrait inspirer cette victoire des Fennecs et la brutalité gratuite exposée dans nos rues. La célébration d’un succès sportif ne saurait en aucun cas servir de prétexte ou de justification à de tels agissements.


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