Ce dimanche 6 juillet 2025, l’initiative de l’Autorité britannique de la concurrence (CMA) visant à brider la suprématie de Google dans la recherche en ligne fait déjà couler beaucoup d’encre. Le 24 juin 2025, la CMA a proposé de désigner Google comme « société stratégique sur le marché » en raison de sa domination écrasante, avec près de 90 % des recherches au Royaume-Uni et une mainmise sur les revenus publicitaires numériques. Cette mesure, ouverte à consultation publique jusqu’au 13 octobre 2025, s’inspire du Digital Markets Act européen et cherche à rééquilibrer un marché jugé déséquilibré, comme le rapportent l’Observatoire du Journalisme (OJIM) et Generation NT.
Une emprise sous étroite surveillance
L’enquête, lancée en janvier 2025, a révélé l’ampleur de l’influence de Google. Plus de 200 000 entreprises locales dépendent de ses outils publicitaires, tandis que les éditeurs de presse luttent contre l’exploitation non contrôlée de leurs contenus dans les résultats de recherche et les réponses d’intelligence artificielle, selon OJIM. La CMA propose des mesures fermes : un écran de choix pour sélectionner un moteur par défaut, un classement des résultats plus équitable et une transparence accrue sur l’utilisation des données éditoriales. Ces changements pourraient bouleverser les accords avec les fabricants de terminaux, souvent accusés de favoriser Google, et réduire son avantage en pages indexées, comme le souligne Generation NT.
Un mouvement dans un cadre mondial
Cette action s’aligne sur une vague mondiale de régulation. Aux États-Unis, un juge a récemment qualifié Google de monopole illégal, et l’Union européenne lui a infligé une amende de 2,4 milliards d’euros en 2017 pour pratiques anticoncurrentielles. La CMA élargit son champ d’action aux écosystèmes Android et iOS, visant à favoriser l’innovation. Generation NT met en avant que cette démarche pourrait donner un souffle aux startups d’intelligence artificielle, actuellement écrasées par la puissance de données de Google. Oliver Bethell, directeur de la concurrence chez Google, a mis en garde contre un risque de freiner l’innovation, tandis que Sarah Cardell, PDG de la CMA, y voit une opportunité d’offrir « plus de choix » aux consommateurs et entreprises.
Enjeux et perspectives
Les éditeurs, soutenus par la News Media Association, réclament un meilleur contrôle sur l’utilisation de leurs articles par des outils comme Google Overviews, qui intègrent des contenus sans garantie de rémunération. La consultation publique, qui s’achève en octobre, sera déterminante. Si validée, cette désignation ferait de Google le premier géant technologique britannique soumis à ce régime, potentiellement redessinant les dynamiques numériques au Royaume-Uni et au-delà.
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