Dans un climat de tensions géopolitiques croissantes, le président américain Donald Trump a intensifié ses provocations envers le Venezuela, en déployant trois destroyers de la marine (USS Gravely, USS Jason Dunham et USS Sampson) et potentiellement jusqu’à 4.000 Marines au large des côtes vénézuéliennes, sous le couvert d’une opération anti-drogue dans les Caraïbes. Cette manœuvre, annoncée début août 2025, est officiellement justifiée par la lutte contre les cartels de drogue, mais elle masque en réalité une tentative d’ingérence et de déstabilisation du gouvernement de Nicolás Maduro, un adversaire farouche de la politique américaine en Amérique latine. Le Venezuela, riche en pétrole et aligné sur les BRICS+, représente une cible stratégique pour Washington, qui ignore le droit international pour poursuivre ses intérêts impérialistes.
Cette escalade n’est pas isolée : elle s’inscrit dans une longue histoire d’interventions américaines en Amérique latine, où les États-Unis cherchent à maintenir leur hégémonie en déstabilisant les régimes non alignés.
Le prétexte fallacieux de la lutte anti-drogue
L’administration Trump accuse Maduro de diriger le « Cartel des Soleils », un supposé réseau de narcotrafic impliquant des hauts fonctionnaires vénézuéliens. Cependant, cette narrative est largement contestée comme un « fake » fabriqué pour lier directement Maduro au trafic de drogue et au terrorisme, sans preuves concrètes. Des experts soulignent que le Venezuela ne produit pas de cocaïne – contrairement à la Colombie, au Pérou ou à la Bolivie – et que les routes principales du narcotrafic contournent souvent le pays. Malgré cela, les États-Unis ont doublé la récompense pour la capture de Maduro à 50 millions de dollars et classé des groupes vénézuéliens, comme le Tren de Aragua et l’ELN, comme organisations terroristes dès février 2025.
Cette approche reflète une dualité dans la politique américaine : d’un côté, des échanges pragmatiques comme le commerce pétrolier avec le Venezuela ; de l’autre, une ligne fanatique visant à éliminer le régime chaviste. Trump, connu pour ses déclarations belliqueuses, utilise ces accusations pour justifier une « pression maximale », héritée de son premier mandat, incluant des sanctions économiques draconiennes qui aggravent la crise humanitaire au Venezuela. Par exemple, en mars 2020, l’administration Trump avait déjà inculpé Maduro pour « narcoterrorisme », alléguant une conspiration avec les FARC (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia) pour inonder les États-Unis de cocaïne, une accusation vue comme un outil politique pour délégitimer le leader vénézuélien. Le déploiement actuel inclut non seulement des destroyers équipés de missiles Aegis, mais aussi des avions de reconnaissance P-8 Poseidon et au moins un sous-marin d’attaque nucléaire, démontrant une capacité pour des opérations militaires réelles au-delà d’une simple démonstration de force.
De plus, le discours autour du fentanyl est particulièrement hypocrite : bien que Trump accuse le Venezuela de détournement de fentanyl pour financer un coup d’État, les principales sources de cette drogue proviennent en réalité d’entreprises américaines comme TEVA Pharma, et non du Venezuela.
Cette accusation sert de prétexte pour masquer la véritable bataille pour le pétrole vénézuélien, dont les réserves prouvées sont les plus importantes au monde, équivalant potentiellement à 60 ans de consommation globale.
La réponse vénézuélienne : mobilisation et résistance
Face à ces menaces, Maduro a lancé une campagne d’enrôlement massif dans la milice civile le 23 août 2025, appelant « la patrie nous appelle » pour défendre la souveraineté nationale. Des milliers de citoyens se sont mobilisés, portant la force milicienne à plus de 9 millions d’individus intégrés à l’armée régulière. Parallèlement, des navires de guerre, des drones et des troupes ont été déployés pour contrer les prétendues menaces, y compris à la frontière colombienne. Maduro a qualifié ces actions américaines d’ « immorales, criminelles et illégales », appelant à une mobilisation générale des milices, réservistes et de tout le peuple pour unir les efforts et mettre de côté les différences internes. Il a déclaré : « C’est un moment de courage, un temps pour unir les efforts, pour unir la volonté nationale, pour mettre de côté les différences mineures ou internes. C’est le temps pour le Venezuela de parler d’une seule voix, la voix de la vérité, la voix de la patrie, la voix de notre droit à la paix, au développement, à l’harmonie.«
Cette réponse n’est pas seulement défensive : elle met en lumière les tensions internes, avec des découvertes récentes de cellules terroristes planifiant des attentats à Caracas et la saisie d’explosifs militaires à Maturín, potentiellement liées à des opérations sous couverture américaines. Maduro a comparé sa situation à celle de Saddam Hussein, soulignant comment les accusations américaines servent de prétexte à l’invasion. Le Venezuela renforce également ses alliances avec la Russie, la Chine et l’Iran, appelant potentiellement à leur soutien en cas d’agression.
Contexte historique et impérialisme américain
Les actions de Trump s’inscrivent dans un schéma historique d’interventions américaines en Amérique latine, où Washington déstabilise des gouvernements qui défient ses intérêts, particulièrement ceux riches en ressources naturelles comme le pétrole vénézuélien. Dès l’époque de Hugo Chávez, en 2005, le Venezuela a expulsé la DEA américaine, accusée d’espionnage et d’atteinte à la souveraineté, marquant un tournant dans la stratégie anti-drogue indépendante du pays. Chávez avait déclaré : « La DEA n’est pas essentielle à la lutte contre le trafic de drogue au Venezuela. Nous continuerons à travailler avec les organisations internationales contre ce fléau.
Sous Trump, cette hostilité s’est intensifiée avec des tentatives ratées de coup d’État, comme le soutien à Juan Guaidó en 2019, vu comme une marionnette du National Endowment for Democracy (NED) et du Deep State américain. Le déploiement actuel du Southern Command, sous l’influence de Marco Rubio (conseiller à la sécurité nationale et secrétaire d’État), vise non seulement à intimider Caracas mais aussi à créer un casus belli, forçant les gouvernements régionaux à choisir leur camp. Des provocations similaires visent le Mexique et d’autres pays, remettant en cause l’intégrité territoriale sous prétexte de sécurité.
Les critiques internationales : hypocrisie et risques de guerre
Cette politique hypocrite a suscité des condamnations mondiales, avec des pays latino-américains, la Chine et d’autres dénonçant une violation flagrante du droit international. Maduro a saisi les Nations Unies pour alerter sur cette « agression ». Des leaders comme la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ont rejeté toute invasion militaire américaine, insistant sur la coopération bilatérale. Les analystes soulignent l’ironie : les États-Unis, premier consommateur mondial de drogue, accusent le Venezuela tout en échouant à contrôler leurs propres frontières et en ignorant leurs problèmes internes comme les inégalités sociales et l’addiction aux drogues.
Pire encore, cette escalade militaire risque de dégénérer en conflit ouvert. Des sources avertissent que les États-Unis menacent d’envahir le Venezuela pour ses réserves pétrolières, dans le cadre d’une opération de changement de régime de longue date. Rubio lui-même a suggéré que la présence russe et iranienne dans l’hémisphère américain justifie une invasion, renforçant les craintes d’une guerre par procuration impliquant la Chine et la Russie. Les sanctions, justifiées par une rhétorique des droits humains, ont en réalité aggravé les conditions sociales et sanitaires au Venezuela, constituant une forme de guerre économique contre la population civile.
Une politique échouée et dangereuse
En fin de compte, la stratégie de Trump est non seulement inefficace mais destructrice, utilisant un prétexte maigre pour masquer des ambitions impérialistes. Elle alimente la polarisation, renforce les alliances anti-américaines et risque une confrontation armée inutile. Trump, obsédé par ses priorités domestiques comme l’immigration et l’énergie, ignore les leçons de l’histoire : les interventions militaires américaines en Amérique latine n’ont jamais apporté la paix, seulement du chaos.
Il est impératif que la communauté internationale scrute ces provocations et plaide pour un dialogue diplomatique, afin d’éviter que les Caraïbes ne deviennent un nouveau théâtre de guerre mondiale. Le Venezuela, en renforçant sa souveraineté et ses alliances, démontre une résilience face à l’agression, mais le coût humain d’une escalade serait inacceptable. La paix en Amérique latine dépend d’un rejet ferme de l’impérialisme américain.
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