Si la volte-face de Mark Zuckerberg, le patron et créateur du réseau social Facebook en a surpris plus d’un, il nous parait très intéressant de vous le soumettre car on y retrouve très certainement les grandes lignes de la politique tant nationale qu’internationale que Donald Trump, le nouveau locataire de la Maison Blanche, va tenter de suivre ces quatre prochaines années.
Hormis la reconnaissance de sa collaboration zélée avec l’administration Biden en matière de censure dictatoriale, Zuckerberg fait son mea culpa et nous livre les axes principaux de sa future contribution à ce projet présidentiel :
- Liberté d’expression (le mot est répété 7 fois !)
- Protectionnisme
- Recentrage identitaire
- Ciblage géographique : Europe, Amérique Latine et bien sûr la Chine
Nous ne manquerons pas de suivre ces évolutions dans nos colonnes ; Wait and See comme ils disent…
It's time to get back to our roots around free expression. We're replacing fact checkers with Community Notes, simplifying our policies and focusing on reducing mistakes. Looking forward to this next chapter.
Publiée par Mark Zuckerberg sur Mardi 7 janvier 2025
Verbatim de son intervention
Bonjour à tous,
Je veux parler de quelque chose d’important aujourd’hui.
Parce qu’il est temps de revenir à nos racines à propos de la liberté d’expression sur Facebook et Instagram.
J’ai commencé à créer des réseaux sociaux pour permettre aux gens de s’exprimer.
J’ai prononcé un discours à Georgetown il y a 5 ans à propos de l’importance de protéger la liberté d’expression et j’en suis toujours convaincu aujourd’hui.
Mais beaucoup de choses se sont passées ces dernières années, un vaste projet s’est engagé autour des préjudices potentiels des contenus en ligne.
Les gouvernements et les médias traditionnels ont fait pression pour censurer de plus en plus.
Une grosse partie de cette stratégie est clairement politique.
Mais il y a aussi beaucoup de choses mauvaises en ligne, pour des raisons légitimes.
La drogue, le terrorisme, l’exploitation des enfants : ce sont des choses que nous prenons très au sérieux et je veux m’assurer que nous les traiterons de manière responsable.
Nous avons mis en place un grand nombre de systèmes complexes pour modérer les contenus.
Mais le problème avec les systèmes complexes, c’est qu’ils commettent des erreurs.
Même s’ils ne censurent accidentellement que 1% des publications, cela représente des millions de personnes.
Nous sommes arrivés à un point où il y a trop d’erreurs et trop de censure.
Les élections récentes ont également donné l’impression d’un point de basculement culturel vers une nouvelle priorité accordée à la liberté d’expression.
Nous allons donc revenir à nos racines et nous concentrer sur la réduction des erreurs, la simplification de nos politiques et la restauration de la liberté d’expression sur nos plateformes.
Plus précisément, voici ce que nous allons faire :
Tout d’abord nous allons nous débarrasser des vérificateurs de faits (fact-chekers) et les remplacer par des notes communautaires similaires à celles mises en place par X, en commençant par les États-Unis.
Après la première élection de Trump en 2016, les médias traditionnels ont écrit sans relâche à quel point la désinformation était une menace pour la démocratie.
Nous avons essayé de bonne fois de répondre à ces préoccupations sans devenir les arbitres de la vérité.
Mais les vérificateurs de faits ont été trop partiaux, politiquement, et ils ont détruit plus de confiance qu’ils n’en ont créée, particulièrement aux États-Unis.
C’est pourquoi, au cours des prochains mois, nous allons progressivement mettre en place un système de notes communautaires plus compréhensible.
Deuxièmement, nous allons simplifier nos politiques de contenus et nous débarrasser de toute une série de restrictions sur des sujets comme l’immigration ou le genre, qui sont tout simplement déconnectés du discours dominant.
Ce qui a commencé comme un mouvement visant à être plus inclusif a été de plus en plus utilisé pour étouffer les opinions et exclure les personnes ayant des idées différentes. Et c’est allé trop loin !
Je veux donc m’assurer que les gens peuvent partager leurs croyances et leurs expériences sur nos plateformes.
Troisièmement, nous modifions la manière dont nous appliquons nos règlements afin de réduire les erreurs qui présentent la grande majorité de la censure sur nos plateformes.
Nous avions des filtres qui recherchaient toute violation de nos politiques.
Désormais nous allons concentrer ces filtres sur les violations illégales et de grande gravité.
Pour les violations de moindre gravité, nous allons nous appuyer sur le signalement d’un problème par quelqu’un avant d’agir.
Le problème, c’est que les filtres commettent des erreurs et qu’ils suppriment un grand nombre de contenus qui ne devrait pas l’être.
En les réduisant, nous allons donc réduire considérablement l’ampleur de la censure sur nos plateformes.
Nous allons également ajuster nos filtres de contenu pour qu’ils exigent un niveau de confiance beaucoup plus élevé avant de supprimer un contenu.
En réalité, il s’agit d’un compromis.
Cela signifie que nous attraperons moins de contenus dangereux, mais nous réduirons également le nombre de messages et de comptes de personnes innocentes que nous supprimions accidentellement.
Quatrièmement, nous faisons revenir le contenu politique.
La communauté voyait moins de contenus politiques parce que cela stressait les gens, donc nous avions cessé de recommander ces articles.
Mais il semblerait que nous soyons entrés dans une nouvelle ère, et nous commençons à avoir des retours comme quoi les gens veulent de nouveau voir ce type de contenus.
Nous allons donc commencer à réintégrer progressivement ces contenus sur Facebook, Instagram et Threads, tout en veillant à ce que les communautés restent conviviales et positives.
Cinquièmement, nous allons transférer nos équipes chargées de la confiance, de la sécurité et de la modération des contenus hors de Californie. Et nos équipes chargées de l’examen des contenus aux États-Unis seront basées au Texas.
Alors que nous nous efforçons de promouvoir la liberté d’expression, je pense qu’il sera plus facile d’instaurer la confiance en faisant ce travail dans des endroits où l’on se préoccupe moins de la partialité de nos équipes.
Enfin, nous allons travailler avec le Président Trump pour repousser les gouvernements du monde entier qui s’en prennent aux entreprises américaines et font pression pour censurer davantage.
Les États-Unis disposent des protections constitutionnelles les plus solides au monde en matière de liberté d’expression.
En Europe, un nombre croissant de lois institutionnalisent la censure et rendent difficile la construction de projets innovants.
Les pays d’Amérique Latine ont des tribunaux secrets qui peuvent ordonner aux entreprises de retirer discrètement des choses.
La Chine a censuré nos applications, les empêchant même de fonctionner dans le pays.
La seule façon de contrer cette tendance mondiale est d’obtenir le soutien du gouvernement américain, et c’est pourquoi cela a été si difficile au cours des quatre dernières années, quand le gouvernement américain lui-même a incité à la censure en s’attaquant aux États-Unis et à d’autres entreprises américaines.
Cela a encouragé d’autres gouvernements à aller encore plus loin.
Mais aujourd’hui nous avons la possibilité de rétablir la liberté d’expression et je suis impatient de la saisir.
Il faudra du temps pour bien faire les choses.
Il s’agit de systèmes complexes qui ne seront jamais parfaits.
Il y a aussi beaucoup de choses illégales : nous devons encore travailler dur pour les éliminer.
Mais l’essentiel est qu’après des années où notre travail de modération de contenu s’est concentré principalement sur la suppression de contenu, il est temps de se concentrer sur la réduction des erreurs, la simplification de nos systèmes et le retour à nos racines.
Il s’agit de donner la parole aux gens.
J’attends avec impatience cette prochaine étape.
Prenez soin de vous, et plus d’informations bientôt.
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