Analyse sans concession du conflit ukrainien avec un vétéran américain des services de renseignement
Dans une interview fleuve et brutale publiée hier sur YouTube, un ancien officier du renseignement militaire américain, aujourd’hui analyste indépendant très suivi dans les milieux réalistes, démonte point par point les prétendus « plans de paix » qui circulent actuellement entre Washington, Bruxelles et Kiev. Son verdict est sans appel : ces documents ne sont pas des propositions de paix, mais des actes de reddition unilatérale imposés à la Russie, conçus pour l’affaiblir durablement et préparer la « grande guerre » à venir.
Le « plan Trump » en 28 puis 19 points : une lettre d’intention vide
« Un mémorandum n’est pas un traité. C’est une lettre d’intention sans valeur juridique. »
L’intervenant commence par rappeler que les 28 points (devenus 19 pour « rallier Zelensky et les Européens ») exigent de la Russie :
- une modification de sa Constitution (interdiction de toute action militaire à l’étranger) ;
- une réforme complète de son système éducatif (« enseigner la tolérance », comprendre : déconstruire la culture russe) ;
- le retour à une Ukraine « souveraine »… alors que tout le monde sait qu’elle est un proxy américain depuis 2014 (services de renseignement reconstruits par la CIA, ministre des Finances américain, 90 % des médias financés par les États-Unis, etc.) ;
- un cessez-le-feu préalable à toute négociation sérieuse – que Moscou a déjà refusé catégoriquement.
Le dernier point est le plus révélateur : le cessez-le-feu entre en vigueur « dès que les parties se seront mises d’accord sur les modalités de mise en œuvre ». Autrement dit : la Russie doit d’abord geler les fronts, puis faire confiance à l’Occident pour respecter le reste. Or l’histoire des trente dernières années est une succession de promesses trahies : élargissement de l’OTAN malgré les assurances données à Gorbatchev, violation de l’Acte fondateur OTAN-Russie, accords de Minsk avoués comme des leurres par Angela Angela Merkel et François Hollande eux-mêmes.
Bon flic / mauvais flic : Washington contre Bruxelles, même combat
Derrière l’apparente divergence entre le « plan Trump » (un peu moins extravagant) et le plan européen (Ukraine dans l’OTAN, aucune concession territoriale, réparations payées par Moscou, troupes européennes sur le sol ukrainien), il n’y a qu’une seule stratégie : qui va rafler les 300 milliards d’actifs russes gelés et les contrats de « reconstruction » ? « Les Européens veulent leur part du gâteau. Les Américains aussi. C’est tout. »
Le reste (réintégration de la Russie dans un G8 qui ne veut plus d’elle, levée progressive des sanctions validée par un Congrès américain qui n’en a jamais levé aucune) n’est que de la fumée.
L’Ukraine n’est plus un État souverain, c’est un territoire sous administration extérieure
L’analyste rappelle des faits rarement évoqués dans les grands médias :
- 2019 : les Ukrainiens votent à 73 % pour Zelensky et sa plateforme de paix. Des néonazis formés par les États-Unis et des ONG occidentales posent immédiatement des lignes rouges.
- Depuis 2014 : ministres américains ou formés par Washington (Santé, Finances), services de renseignement entièrement reconstruits par la CIA, planification militaire depuis Wiesbaden (Allemagne).
- Mobilisation forcée des plus de 60 ans, démantèlement de la santé publique pour « économiser » sur les retraites : « un génocide par classe d’âge et par catégorie sociale », dit-il avec un humour très noir.
Sur le terrain : la guerre est déjà terminée
« La phase finale de la guerre d’usure a commencé. Un camp va craquer. »
- Effondrement des lignes ukrainiennes à Pokrovsk, Mirnograd, Kupyansk.
- Brèche de 100 km ouverte vers le Dniepr.
- Les Russes parlent désormais de « libération » des oblasts de Kharkov, Soumy, Dniepropetrovsk – signe qu’ils envisagent d’y rester.
- La Russie contrôle le cours supérieur du Dniepr : l’Ukraine perd son « Mississippi » économique.
« D’ici deux mois, les 18 % restants du Donetsk sous contrôle ukrainien auront disparu. »
Pourquoi l’Occident refuse toute paix réelle
L’analyste replace le conflit dans une perspective historique longue :
- L’OTAN a été créée AVANT le Pacte de Varsovie (1949 vs 1955). Staline avait demandé à y adhérer… refus immédiat.
- Opération Gladio, attentats sous faux drapeau en Europe occidentale pendant toute la Guerre froide pour maintenir la peur de l’URSS.
- Plan britannique « Operation Unthinkable » (mai 1945) : attaquer l’URSS avec les restes de la Wehrmacht quelques jours après la victoire sur Hitler.
- Objectif constant depuis 1945 : empêcher tout rapprochement russo-européen et maintenir l’Europe sous tutelle américaine.
« Les États-Unis n’ont que deux choses pour tenir ensemble 330 millions d’habitants aux cultures très différentes : le dollar… et un ennemi commun. Sans ennemi, le pays se régionalise et explose. »
Vers la capitulation ou l’escalade nucléaire ?
Dans ce contexte de confiance zéro, aucun accord sérieux n’est possible tant que l’Occident n’aura pas subi une défaite militaire claire et massive. Tout le reste n’est que du temps acheté pour réarmer l’Europe et préparer la « grande guerre » dans 3 à 5 ans.
Le risque ultime : une logique d’escalade incontrôlée où chaque camp, craignant une première frappe de l’autre, pourrait être tenté de frapper le premier. Les missiles hypersoniques russes Zircon à ogive nucléaire tactique (75 kt) peuvent atteindre Washington en 3 minutes depuis un sous-marin au large des côtes.
Conclusion de l’intervenant (verbatim) :
« La posture morale durera tant que ce sont des Slaves de l’Est qui meurent. Dès que les premières bombes tomberont sur Varsovie, Berlin ou Paris, elle disparaîtra en une nuit. On entendra soudain : “Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi sommes-nous en guerre ?” Tant que leur peau n’est pas en jeu, tout va bien. »
Un témoignage glacial, brutal, mais d’une cohérence historique effrayante. Pour ceux qui veulent comprendre pourquoi aucun accord de paix réaliste n’est actuellement envisageable, cette heure et demie d’analyse est probablement la description la plus lucide disponible aujourd’hui.


Laisser un commentaire