Attaque contre le consulat de Russie à Marseille : deux chercheurs du CNRS déférés pour jets d’engins explosifs
Ce lundi 24 février, trois engins explosifs ont été lancés dans l’enceinte du consulat général de Russie à Marseille. Cette attaque, survenue lors du troisième anniversaire du début de la guerre en Ukraine, n’a heureusement pas fait de blessés. Toutefois, elle a rapidement conduit à l’arrestation de deux chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui ont reconnu leur implication dans cet acte.
Une action revendiquée dans le contexte du conflit russo-ukrainien
Les faits se sont déroulés alors qu’une manifestation de soutien à l’Ukraine avait lieu devant l’hôtel de ville de Marseille. Les deux hommes, de nationalité française, ont été arrêtés peu après ces événements. Selon les images de vidéosurveillance du consulat, ils auraient jeté trois bouteilles en plastique contenant un mélange chimique susceptible de provoquer des explosions. Deux des projectiles ont effectivement explosé, causant des dégâts matériels sans toutefois mettre en danger des personnes.
Lors de leur garde à vue, les suspects ont expliqué que le contenu des bouteilles était composé d’azote et de substances chimiques capables de produire une détonation. Ils ont également affirmé que leur geste était motivé par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, selon les précisions données par le Parquet de Marseille.
Une procédure judiciaire en cours
Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes » et « fabrication non autorisée d’engin explosif ou incendiaire ou de produit explosif ». L’enquête a été confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS). Des analyses sont actuellement menées pour identifier précisément la composition des engins utilisés.
Mercredi 26 février, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, a communiqué sur la suite donnée à cette affaire. Les deux chercheurs, âgés de 31 et 35 ans, ont été déférés devant le juge des libertés et de la détention (JLD) en vue d’une comparution immédiate jeudi. Ils sont poursuivis pour les chefs d’inculpation suivants :
– Dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes
– Fabrication non autorisée d’engin explosif ou incendiaire ou de produit explosif
Réaction du CNRS : condamnation ferme et constitution de partie civile
Le CNRS a réagi avec vigueur à cette affaire, qualifiant les faits d’ « attentat ». Dans un communiqué, l’institution a exprimé sa « consternation » face aux agissements de ses agents et a condamné ces actes « avec la plus grande fermeté ». Le CNRS a également annoncé sa décision de se constituer partie civile dans cette affaire.
Cette attaque à l’engin explosif survient au moment où le CNRS était déjà sous le feu des projecteurs en raison de l’affaire HelloQuitteX. Ce scandale a ainsi mis en lumière un potentiel détournement de fonds publics visant à propose de quitter le réseau social d’Elon Musk, X, en emportant avec soi l’ensemble de ses followers vers BlueSky ou Mastodon qu’ils jugent plus en adéquation avec leur idéologie politique.
Ces « chercheurs » ont ainsi utilisé des ressources du laboratoire pour lequel ils étaient censés travailler pour mettre au point cette application et en ont fait la promotion en utilisant la renommée du CNRS portant ainsi atteinte à la réputation de l’institution.
Ces affaires successives viennent donc ternir davantage l’image du CNRS, déjà fragilisé par des accusations de mauvaise gestion et d’opacité.
Réaction de la Fédération de Russie
La Russie a immédiatement réagi à l’attaque, exigeant des garanties supplémentaires pour la sécurité de ses missions diplomatiques en France. Moscou a également appelé Paris à prendre des mesures fermes pour sanctionner les responsables de cet acte, perçu comme une atteinte directe à sa souveraineté.
De son côté, la France a souligné son attachement à la protection des représentations diplomatiques étrangères sur son sol, tout en rappelant l’importance du respect des lois et de l’ordre public.
Une polémique qui dépasse les frontières
Au-delà des aspects légaux et institutionnels, cette affaire illustre également les tensions exacerbées liées au conflit russo-ukrainien. Si les motivations des deux chercheurs semblent claires, leurs méthodes violentes soulèvent de nombreuses questions éthiques et morales. En tant que représentants du monde académique, leurs actions risquent de nourrir le débat sur la place de la politique et de l’activisme au sein des institutions scientifiques et des entreprises ayant un lien fort avec l’État.
À l’heure actuelle, les investigations se poursuivent pour élucider tous les aspects de cette affaire. La justice devra statuer sur les responsabilités des deux individus, tandis que le CNRS devra faire face aux conséquences de ce nouvel épisode marquant son histoire.
La réaction publique à cet événement a été diverse. Si certains internautes ont exprimé leur indignation via des hashtags tels que #ProtectDiplomacy, d’autres ont critiqué ce qu’ils perçoivent comme une réponse disproportionnée en s’attaquant au symbole pacifique que représentent les représentations consulaires et diplomatiques.

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