Retour sur les Gilets jaunes : un élan populaire détourné mais une colère qui couve encore

En novembre 2018, la France a été le théâtre d’un soulèvement inédit : le mouvement des Gilets jaunes. Né sur les réseaux sociaux, loin des structures politiques traditionnelles, ce mouvement a mobilisé des centaines de milliers de Français, unis par une colère profonde face à la hausse des prix du carburant – autour de 1,50 € le litre à l’époque – et un sentiment d’abandon des classes moyennes et populaires. À ses débuts, plus des trois quarts de la population, soit 75 % selon un sondage BFMTV du 28 novembre 2018, approuvaient cette révolte spontanée. Les ronds-points occupés et les manifestations du samedi se déroulaient dans une ambiance pacifique, presque festive, portée par une solidarité et une bonne humeur qui tranchaient avec les habituelles mobilisations syndicales ou partisanes.

Un mouvement pacifique à l’origine

Loin des clichés de violence qui ont fini par le caractériser, le mouvement des Gilets jaunes était, au départ, une expression authentique du ras-le-bol populaire. Les revendications étaient claires et pragmatiques : la vie trop chère, une imposition écrasante et un mal-être généralisé des Français modestes, souvent oubliés des élites urbaines. Ni drapeaux rouges, ni pancartes sophistiquées : juste des gilets fluorescents et une détermination à se faire entendre. Cette simplicité et cette authenticité expliquent l’adhésion massive qu’il a suscitée, dans un pays où les inégalités sociales et la fracture territoriale devenaient de plus en plus criantes.

L’infiltration de l’extrême gauche et la bascule dans le chaos

Pourtant, ce mouvement, qui se voulait apolitique, n’a pas tardé à être infiltré. L’extrême gauche, habituée aux cortèges de rue et aux affrontements avec les forces de l’ordre, était initialement absente de cette révolte populaire, dont les racines ne correspondaient pas à son ADN idéologique. Mais, petit à petit, elle s’est immiscée dans les rangs des Gilets jaunes, détournant les revendications originelles. Exit la vie chère et la fiscalité oppressante ; place aux thèmes sociétaux chers à ces militants : anti-capitalisme, dénonciation du racisme, violences policières ou encore une écologie dévoyée, souvent déconnectée des préoccupations concrètes des Français modestes.

Cette infiltration a ouvert la porte aux casseurs – antifas et blacks blocs en tête – qui ont transformé les rues de France en scènes d’émeutes et de saccages. Les images de Paris en flammes, de vitrines brisées et de violences contre les forces de l’ordre ont remplacé celles des blocages bon enfant sur les ronds-points. Ces éléments opportunistes ont alors phagocyté les Gilets jaunes (canal historique) en endossant leur gilet et c’est ainsi que l’opinion publique, initialement favorable, s’est retournée : ce qui était perçu comme une révolte légitime est devenu, aux yeux de beaucoup, un chaos inacceptable.

Saccage des rues par les black-blocs

Macron et la peur d’une chute

Face à cette escalade, Emmanuel Macron a vacillé. Des rumeurs persistantes, bien que jamais officiellement confirmées, évoquent une situation si tendue qu’une exfiltration par hélicoptère de l’Élysée aurait été envisagée lors des journées les plus chaotiques de décembre 2018. Craignant pour son pouvoir, le président a d’abord semblé dépassé, avant de reprendre la main par une stratégie habile : laisser l’extrême gauche et ses débordements discréditer le mouvement, puis proposer des « cahiers de doléances » et des « débats citoyens » dans le cadre du Grand Débat national. Ces initiatives, largement médiatisées, ont promis d’écouter les Français. Mais, une fois le soufflé retombé, elles sont tombées dans l’oubli, laissant un goût amer d’opportunisme politique.

2025 : une colère encore plus vive

Sept ans plus tard, en mars 2025, le constat est glaçant : les raisons qui ont poussé les Gilets jaunes dans la rue n’ont fait que s’aggraver. Le prix du carburant dépasse désormais les 2 € le litre, un seuil impensable en 2018, où 1,50 € suffisait déjà à déclencher une révolte. À cela s’ajoute une inflation galopante, exacerbée par la guerre en Ukraine, qui étrangle le pouvoir d’achat des Français. Le coût de la vie explose, tandis que l’insécurité, le terrorisme et une immigration perçue comme incontrôlée alimentent un sentiment d’abandon. L’Union européenne, de plus en plus présente, impose des directives vécues comme autoritaires, au détriment des intérêts nationaux.

Pire encore, la menace d’une guerre en Ukraine, dans laquelle la France pourrait être entraînée, révolte une population qui refuse de mourir pour un conflit qu’elle ne considère pas comme le sien. Alors que les crises s’accumulent – économiques, sécuritaires, identitaires –, la situation actuelle semble bien plus explosive qu’en 2018. Là où les Gilets jaunes avaient su canaliser une colère dans un élan collectif, aujourd’hui, le mécontentement mijote en silence, dans un climat de défiance généralisée envers un pouvoir perçu comme déconnecté.

Un gâchis et une leçon

Le mouvement des Gilets jaunes restera dans l’histoire comme un formidable sursaut populaire, porté par une aspiration sincère à plus de justice et de dignité. Mais son détournement par des forces extérieures et sa récupération par un exécutif aux abois en ont fait un gâchis. En 2025, alors que les motifs de révolte se sont multipliés, la question n’est plus de savoir si la France peut revivre un tel mouvement, mais quand – et sous quelle forme – cette colère, plus sourde et plus profonde, explosera à nouveau. Car si 2018 a été un avertissement, 2025 pourrait bien être une insurrection.

Florilège des revendications...

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