Une légende française disparaît
Brigitte Bardot, l’actrice mythique qui incarna l’émancipation féminine et la liberté sexuelle des années 1950-1960 avant de devenir une infatigable défenseure des animaux, s’est éteinte le 28 décembre 2025 à l’âge de 91 ans. Elle est morte paisiblement à l’aube, dans sa villa La Madrague à Saint-Tropez, auprès de son époux Bernard d’Ormale. L’annonce a été faite par sa Fondation, qui a salué une femme « exceptionnelle » ayant tout abandonné pour la cause animale.
BB, comme on l’appelait, aura marqué le cinéma mondial avec des films comme Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim, qui fit d’elle une star planétaire en 1956. Elle tourna une cinquantaine de longs-métrages avant de claquer la porte du septième art en 1973, à tout juste 39 ans.
Un combat d’une vie pour les animaux
Son engagement pour la protection animale reste son héritage le plus durable. Son action emblématique contre la chasse aux bébés phoques en 1977 a marqué les esprits et contribué à changer les consciences mondiales.
Le refus cinglant de la famille : Macron persona non grata
Au-delà du deuil national, c’est une ultime rebuffade posthume qui retient l’attention : le refus catégorique de la famille de voir Emmanuel Macron participer aux obsèques.
Selon les révélations du Canard enchaîné dans son numéro du 31 décembre 2025, l’Élysée avait proposé un hommage national solennel à Paris pour honorer l’icône. Proposition déclinée sans appel par les proches de Brigitte Bardot, qui ont préféré une cérémonie intime à Saint-Tropez, conformément aux volontés de la défunte. Pire : la famille a explicitement fait savoir, via la préfecture du Var, que l’église serait accessible sur invitation seulement et qu’aucune « personnalité politique nationale » n’était souhaitée.
Emmanuel Macron, recalé, ne se rendra donc pas aux obsèques prévues le 7 janvier 2026 à l’église Notre-Dame de l’Assomption de Saint-Tropez, suivies d’une inhumation privée au cimetière marin.
Ce désaveu est une humiliation cinglante pour le président de la République, qui s’était pourtant empressé de saluer sur X une « légende du siècle » incarnant « une vie de liberté ».
À l’inverse, Marine Le Pen, proche de longue date de BB et de son entourage, a annoncé qu’elle assisterait à la cérémonie « à titre personnel et amical ».
La récupération ratée : le parallèle avec l’hommage à l’amiral de Gaulle
Ce camouflet n’est pas sans rappeler une autre tentative de récupération présidentielle : en mars 2024, Emmanuel Macron avait présidé un hommage national aux Invalides à l’amiral Philippe de Gaulle, fils du Général, décédé à 102 ans. Devant le cercueil, il avait loué un « marin, résistant, élu de la République » qui avait « tracé son propre sillon à l’ombre d’un grand homme », invoquant abondamment l’héritage gaullien pour magnifier la « grandeur » française.
Or, Emmanuel Macron aime à se draper dans le manteau du gaullisme – croix de Lorraine au logo de l’Élysée, références constantes à la « certaine idée de la France » – sans en assumer les exigences fondamentales.
Le général de Gaulle, lui, avait lié son mandat au soutien direct du peuple : après l’échec du référendum d’avril 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat, il avait immédiatement démissionné, estimant que le « non » majoritaire lui retirait sa légitimité. Un geste de responsabilité historique face à la volonté populaire.
Si Macron était un vrai gaulliste, ne devrait-il pas, face aux rejets répétés du peuple – dissolutions ratées, majorités relatives, contestations massives – envisager le même retrait ?
Au lieu de cela, il s’accroche au pouvoir, récupérant au passage les figures du passé pour masquer l’absence de souffle gaullien dans son propre exercice.
Avec Brigitte Bardot, femme libre et indomptable jusqu’à son dernier souffle, c’est une page de la France rebelle qui se tourne. Et un président qui, une fois de plus, se retrouve « seul face à son vide ».

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