Loïk Le Floch-Prigent : un géant de l’industrie française s’est éteint

Loïk Le Floch-Prigent : un géant de l’industrie française s’est éteint

Aujourd’hui, la France pleure l’un de ses plus grands capitaines d’industrie. Loïk Le Floch-Prigent, né le 21 septembre 1943 à Brest et décédé ce jour même à Paris à l’âge de 81 ans des suites d’un cancer, s’est éteint après une vie dédiée au service de la nation. Cet ingénieur brillant, dirigeant charismatique et penseur clairvoyant de la politique énergétique française, a été jeté en prison non pour des fautes personnelles, mais victime d’une raison d’État impitoyable qui a préféré sacrifier un homme intègre pour masquer les dysfonctionnements d’un système politique corrompu. À travers cet hommage, nous retracerons le parcours exceptionnel de cet homme qui a incarné l’excellence industrielle française, en nous inspirant de ses meilleures interviews – des échanges profonds et percutants où sa voix résonnait comme un appel à la raison dans un monde dominé par l’idéologie et la spéculation.

Loïk Le Floch-Prigent était un Breton pur souche, forgé par les vents atlantiques et l’héritage d’une famille modeste. Diplômé de l’École nationale supérieure d’hydraulique et de mécanique de Grenoble en 1967, puis enrichi d’études en journalisme à l’Université du Missouri en 1968, il entame sa carrière au sein de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique. De 1969 à 1981, il occupe des postes clés, comme chargé de mission pour l’urbanisme et les transports, démontrant déjà une vision holistique des défis nationaux. Son ascension fulgurante s’accélère en 1981 lorsqu’il devient directeur de cabinet du ministre de l’Industrie Pierre Dreyfus, gérant avec brio les nationalisations, dont le dossier épineux de Creusot-Loire. C’est là que se révèle son talent pour transformer des entreprises en difficulté en fleurons industriels.

En 1982, à seulement 39 ans, il est nommé président-directeur général de Rhône-Poulenc, une entreprise chimique et pharmaceutique au bord de la faillite. Sous sa houlette, jusqu’en 1986, il orchestre une restructuration magistrale, redressant les comptes et posant les bases d’une croissance durable. Comme il le confiait dans une interview mémorable à Yves Thréard en 2020, « J’ai toujours cru que l’industrie était le cœur battant de la France. À Rhône-Poulenc, nous avons sauvé des milliers d’emplois en misant sur l’innovation et la rigueur. » Cette période marque le début de son engagement pour une industrie souveraine, loin des sirènes de la mondialisation débridée.

Elf
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Mais c’est à la tête d’Elf Aquitaine, de 1989 à 1993, que Loïk Le Floch-Prigent affirme sa stature de stratège énergétique. Nommé par Michel Rocard, il double la production pétrolière de l’entreprise, la transformant en un géant mondial capable de rivaliser avec les majors américaines. Sa clairvoyance en matière de politique énergétique se révèle alors pleinement. Dans une interview accordée à Thinkerview en 2022, il expliquait : « La France a toujours été indépendante énergétiquement jusqu’à ce que des idéologues prennent le pouvoir. Nous avions le nucléaire, le gaz, le pétrole – tout pour être souverains. » Il anticipait déjà les dangers de la dépendance aux importations et plaidait pour un mix énergétique équilibré, centré sur le nucléaire comme pilier de la décarbonation et de la compétitivité industrielle.

De 1993 à 1995, à la présidence de Gaz de France (GDF), il poursuit cette vision en renforçant l’infrastructure gazière française, prévoyant les besoins futurs en énergie fiable et abordable. « L’urgence pour le gouvernement, c’est de dire : ‘Vous avez des éoliennes, il faut absolument en faire’, mais sans oublier que sans backup fossile ou nucléaire, c’est du vent au sens propre« , ironisait-il dans une émission de CNEWS en 2022. Sa nomination à la SNCF en 1995, par Jacques Chirac, bien que brève, illustre sa polyvalence : il modernise le réseau ferroviaire, intégrant des considérations énergétiques dans les transports.

Pourtant, cette carrière exemplaire est brutalement interrompue par l’affaire Elf, un scandale qui, loin d’être une simple histoire de corruption personnelle, relève d’une machination d’État. En 1996, Loïk Le Floch-Prigent est arrêté dans le cadre de l’affaire Elf-Bidermann, accusé d’abus de biens sociaux. Condamné en 2003 à cinq ans de prison, il purge une peine qui le marque profondément, passant par les prisons de Fresnes et même, plus tard, par une extradition au Togo en 2012 pour une affaire de fraude présumée. Dans ses confidences à KTO en 2019, il évoquait : « Ma famille m’a permis de traverser toutes les tempêtes.

Mais c’était une raison d’État : on voulait enterrer les secrets d’un système où l’argent du pétrole servait à financer la politique africaine de la France. »

Effectivement, l’affaire Elf révélait un réseau d’influence impliquant ministres comme Roland Dumas et Charles Pasqua, avec des détournements massifs pour des fins géopolitiques. Loïk, en tant que dirigeant, a été le bouc émissaire idéal, payant pour un système qu’il n’avait pas créé mais qu’il avait hérité.

Libéré pour raisons de santé en 2004, il rebondit comme consultant international en énergie et transport, de 1997 à 2003, puis pour Pilatus Energy de 2005 à 2010. Ses expertises en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord démontrent sa résilience. Mais c’est dans ses interventions publiques post-prison que sa clairvoyance énergétique éclate au grand jour. Inspiré par ses entretiens, comme celui avec TV Libertés en 2024 où il déclarait : « La France était au-dessus de nos personnes. Nous devons retrouver une vision de l’avenir et arrêter de suivre des politiques suicidaires. » Il dénonçait inlassablement la libéralisation du marché de l’énergie, décidée en 2002 par Chirac et Jospin pour plaire à l’Europe.

Dans une interview percutante à Marianne en 2022, il fustigeait : « Avec la libéralisation de l’énergie, on a créé des parasites qui ne produisent rien et spéculent. Nous produisons l’électricité nucléaire à 40 euros le MWh, la vendons à 42, et la rachetons à 397 euros ! C’est un racket organisé par le marché européen. » Sa vision était prophétique : il alertait sur les risques de blackouts hivernaux dus à l’intermittence des renouvelables. « L’éolien et le solaire, c’est le gaz et le charbon en backup », martelait-il sur Sud Radio en 2022. Il plaidait pour le redémarrage de Fessenheim : « La meilleure décision et la plus efficace est de redémarrer Fessenheim. C’est amorti, fiable, et cela coûte un milliard pour un an de travaux. »

Loïk Le Floch-Prigent critiquait vertement les politiques européennes, influencées par l’Allemagne. Dans un entretien à Front Populaire en 2023 : « Je ne vois pas pourquoi la Commission européenne pourrait nous imposer de mener une politique allemande suicidaire pour notre pays. » Il soulignait que la France, avec son parc nucléaire, avait le coût de production le plus bas d’Europe, mais payait les prix les plus élevés à cause d’un marché artificiel. « On ne pourra pas se battre contre la Chine sans le nucléaire« , affirmait-il à L’Écho en 2022, anticipant les défis géopolitiques.

Ses livres, comme « Il ne faut pas se tromper : pour en finir avec les idées reçues sur l’énergie et l’industrie » (2018) ou « Pour une France industrielle » (2020), sont des testaments de sa pensée. Dans une discussion avec Paul-Marie Coûteaux en 2024, il déballait :

« Les fonctionnaires français ont été plus européens et plus allemands que français.

Ils avaient cette idéologie profonde que nous étions le mal parce que nous avions fait trop de nucléaire. » Il appelait à sortir du marché européen de l’électricité : « Il n’y a rien dans les traités qui oblige à y rester. Nous pouvons partir à tout moment. »

Au-delà de l’homme d’affaires, Loïk était un humaniste. Dans « Repenser la prison », il partageait ses expériences carcérales, plaidant pour une justice plus équitable. Ses apparitions, comme au Grand Rendez-Vous de CNEWS en 2023, montraient un homme lucide : « L’électricité coûte 30 euros le KWh à produire et distribuer ; si on paye plus, c’est à cause des parasites spéculatifs. »

Loïk Le Floch-Prigent laisse un vide immense. Victime d’une raison d’État qui a préféré le système à l’individu, il incarne le sacrifice des visionnaires. Sa clairvoyance énergétique – défense du nucléaire, critique des renouvelables intermittents, rejet de la libéralisation – devrait guider la France vers une souveraineté retrouvée. Comme il le disait en 2023 à Dailymotion : « Électricité, pourquoi ça va encore augmenter ? Parce qu’on a confié notre destin à des ignorants. »

Que Dieu accueille son âme dans la lumière éternelle, et que son héritage inspire les générations futures à poursuivre la quête de vérité et de souveraineté avec une foi inébranlable.

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