Le « service minimum » qui en dit long
Quand Emmanuel Macron atterrit à Pékin le 3 décembre 2025, ce n’est pas Xi Jinping qui l’attend sur le tarmac, ni même le Premier ministre Li Qiang, mais simplement Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères. Dans le protocole chinois, c’est l’équivalent d’un camouflet feutré. Le message est limpide : la France n’est plus une priorité. Pendant ce temps, Vladimir Poutine était reçu en grandes pompes par Narendra Modi en Inde et reste l’invité vedette des célébrations chinoises. La comparaison est cruelle, mais elle est factuelle.
Un donneur de leçons couvert de casseroles
Emmanuel Macron traîne depuis huit ans une réputation de moraliste universel : leçons à Jair Bolsonaro sur l’Amazonie, à Vladimir Poutine sur « l’esprit de défaite », à Recep Tayyip Erdogan sur les libertés, à Viktor Orbán sur l’État de droit, à Donald Trump sur le climat, à presque tout le monde.
Mais qui peut encore écouter sérieusement un président qui :
- n’a plus de majorité à l’Assemblée et gouverne par 49.3 ;
- a laissé la dette exploser à 112 % du PIB ;
- a vu les émeutes de 2023 et la violence quotidienne devenir le décor banal du pays ;
- fracture son peuple sur tous les sujets (retraites, immigration, énergie, identité) ?
- entraîne son pays vers la guerre
Ses innombrables casseroles font désormais rire jaune les chancelleries étrangères.
Vouloir casser des dynamiques solides avec des pays hostiles à son idéologie
Macron a cru qu’il pouvait faire plier l’axe sino-russe, imposer un « rapport de force » à Pékin, obtenir que Xi Jinping lâche Moscou sur l’Ukraine. Résultat : zéro.
Il s’attaque à des blocs souverainistes et pragmatiques (Chine + Russie + Inde + Brésil + Turquie) avec l’arme la plus usée du monde : le sermon moral occidental. Ces pays, qui partagent une même aversion pour le progressisme woke et l’ingérence, n’ont même plus besoin de répondre : ils ignorent.
Xi Jinping n’a même pas daigné venir à l’aéroport
Le président chinois n’a pas jugé utile de faire le déplacement pour accueillir son homologue français. Dans la diplomatie asiatique, c’est une gifle d’une rare violence, servie avec l’élégance froide habituelle de Pékin. Macron a été reçu, certes, mais comme un dirigeant secondaire, un peu encombrant, qu’on expédie rapidement pour passer à des partenaires plus sérieux.
Et ce sont toujours les Français qui paient la note.
Pendant que Macron ramène deux pandas et des photos devant la foule triée sur le volet à Chengdu :
- les voitures électriques chinoises inondent le marché européen ;
- les usines françaises ferment face aux surcapacités subventionnées de Pékin ;
- les agriculteurs voient leurs marges s’effondrer ;
- la France recule dans tous les classements de puissance et d’influence.
Le pays est relégué au banc des nations fortes, derrière l’Inde, le Brésil, la Turquie – tous ceux qui ont su dire non aux leçons et oui au réalisme.
Jupiter finit en Don Quichotte
Emmanuel Macron voulait être Jupiter. Il termine en Don Quichotte, agitant des discours creux contre des moulins à vent pendant que la France s’enfonce.
La Chine, avec un simple comité d’accueil ministériel, vient de lui rappeler la règle la plus cruelle de la géopolitique :
quand on passe son temps à donner des leçons au monde sans régler ses propres problèmes, le monde finit par vous renvoyer à vos études.
Les Français, eux, n’ont même plus le luxe de rire de l’humiliation.
Ils la paient. Cher. Très cher.


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