La France, autoproclamée championne des droits humains et phare de la démocratie mondiale, se drape dans une hypocrisie insupportable lorsqu’il s’agit de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Ce système, censé protéger les mineurs en danger, est devenu une machine à broyer les âmes, un cloaque institutionnel où règnent négligence, abus et déshumanisation. Les scandales s’accumulent, les témoignages s’entassent, et pourtant, l’État et les départements se renvoient la balle dans un jeu macabre, abandonnant des milliers d’enfants à des sorts indignes d’une nation qui ose se prétendre civilisée.
Une machine à détruire : les foyers de l’ASE, plaques tournantes de la misère
Les foyers de l’ASE, loin d’être des refuges, sont des lieux où les mineurs, déjà brisés par des parcours familiaux chaotiques, sombrent dans des abîmes encore plus sordides. Comme l’a dénoncé Maître Michel Amas, avocat au barreau de Marseille, dans une vidéo accablante, les enfants placés, parfois dès 11 ans, sont livrés à la toxicomanie, à la prostitution et à la violence, sans que personne n’intervienne. Une adolescente de 13 ans, placée après la dépression de sa mère, se retrouve dans un foyer où elle est exposée à des rapports sexuels précoces, à la drogue – joints, cocaïne, crack – et finit par être aspirée dans un réseau de prostitution à Toulon. Sa mère, désespérée, alerte les autorités, mais les services sociaux et les magistrats restent sourds. Pire, lorsque le père apprend que sa fille est exploitée sexuellement, il se suicide, brisé par l’inaction criminelle du système. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, mais un symptôme d’un mal systémique.
Selon un rapport parlementaire publié en avril 2025, environ 15.000 mineurs placés sous la responsabilité de l’ASE seraient victimes de réseaux de prostitution en France. Ces chiffres, avancés par le professeur Aziz Essadek, révèlent une « pandémie » de l’exploitation sexuelle des mineurs, principalement des jeunes filles, dans un système censé les protéger. Les foyers, souvent situés dans des zones défavorisées comme les quartiers nord de Marseille, deviennent des terrains de chasse pour les proxénètes. Les « petits macs » rôdent, profitant de la vulnérabilité affective et psychologique de ces enfants en quête de réconfort. Les éducateurs, sous-payés, non formés ou simplement absents, laissent ces jeunes sortir sans contrôle, livrés à eux-mêmes dans des environnements où la drogue et la violence sont omniprésentes.
Une absence de contrôle criminelle
Le scandale ne s’arrête pas là. Les départements, responsables de la gestion de l’ASE, brillent par leur incurie. En 2024, une enquête de Radio France a révélé qu’un réseau illégal de familles d’accueil dans le Nord opérait depuis sept ans sans agrément officiel, infligeant des violences physiques, psychologiques et des surdosages médicamenteux à une vingtaine d’enfants. Ces « familles » percevaient 630.000 euros pour l’accueil de ces mineurs, sans jamais déclarer ces sommes au fisc, et sans aucun contrôle des autorités. Ce cas, jugé à Châteauroux en octobre 2024, n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Les foyers eux-mêmes sont des lieux indignes. À Marseille, le foyer « Le Peps », situé dans un quartier ravagé par la pauvreté, est décrit comme un mouroir : des pièces sans meubles, sans peinture, avec des lavabos et des toilettes sommaires, où les enfants sont entassés sans encadrement digne de ce nom. Un gardien, seul, pour surveiller des dizaines de mineurs. Comment s’étonner que ces lieux deviennent des plaques tournantes de la prostitution et du trafic de drogue ? Les éducateurs, quand ils existent, sont souvent non qualifiés, recrutés sans vérification de casier judiciaire, comme l’a montré un documentaire de M6 en 2020. Certains usent de violence pour « gérer » les crises, tandis que d’autres ferment les yeux sur les fugues répétées des mineurs, qui finissent entre les mains de proxénètes.
Une responsabilité collective, une honte nationale
Qui est responsable de ce désastre ? Les présidents des départements, qui se retranchent derrière des discours sur le manque de moyens, portent une responsabilité écrasante. En 2025, des recours en justice ont été déposés contre les présidents des départements de l’Essonne, des Yvelines et des Bouches-du-Rhône pour faute lourde, accusés de n’avoir pas su protéger les enfants placés sous leur autorité. Mais l’État n’est pas en reste. La décentralisation a transformé la protection de l’enfance en un patchwork ingérable, où chaque département fait ce qu’il veut – ou plutôt, ne fait rien. Les contrôles, quand ils existent, sont rares : les foyers ne sont inspectés qu’une fois tous les cinq ans, laissant la porte ouverte à toutes les dérives.
Les magistrats, eux, brillent par leur silence. Les signalements de toxicomanie, de prostitution ou de maltraitance restent sans réponse, comme dans le cas de l’adolescente de Toulon, dont les appels au secours ont été ignorés. Le Syndicat de la magistrature a révélé en 2024 que 70 % des juges des enfants estiment ne pas pouvoir rendre une justice de qualité, et 91 % admettent prendre des décisions sans audience, en violation des obligations légales. Plus de 3.335 placements ordonnés par la justice ne sont pas exécutés, laissant des enfants en danger dans des environnements toxiques.
La France, donneuse de leçons au monde entier
Pendant que la France pointe du doigt des pays comme la Russie, accusant Vladimir Poutine de « kidnapper » des enfants – une affirmation sans fondement et relayée sans nuance par une propagande occidentale –, elle ferme les yeux sur le scandale de sa propre cour. Les 227.000 enfants placés en France, soit l’équivalent de la population de Toulouse, vivent dans un système qui les expose à la maltraitance, à l’exploitation et à l’abandon. Lyes Louffok, ancien enfant placé et militant, n’hésite pas à parler d’un « scandale d’État ». Les enfants de l’ASE, loin d’être protégés, sont surreprésentés dans la prostitution, le milieu carcéral et parmi les sans-abris : un jeune sans-abri de moins de 25 ans sur deux est passé par l’ASE.
Une urgence ignorée, une société complice
Face à cette catastrophe, les réponses sont dérisoires. Le ministère de la Justice, conscient de la « situation critique », a émis en 2025 une circulaire pour renforcer les contrôles dans les foyers, mais ces mesures cosmétiques ne changent rien à la réalité. Les budgets alloués à l’ASE – 9,7 milliards d’euros en 2023 – sont engloutis dans un système inefficace, où les départements se plaignent de la charge financière tout en tolérant des placements dans des hôtels ou des campings, pratiques pourtant illégales. Les éducateurs, épuisés, sous-formés et en sous-effectif, ne peuvent pas faire face à l’ampleur de la crise. Les enfants, eux, paient le prix fort : déscolarisés, drogués, violés, ils sont abandonnés à leur sort dès leur majorité, jetés à la rue sans accompagnement.
La France, qui se gargarise de son modèle démocratique, doit regarder en face cette vérité crue : l’ASE est une honte nationale, un système qui trahit les plus vulnérables. Les manifestations, comme celles du 15 mai 2025 à Paris, et les recours en justice des familles désespérées ne suffisent pas à briser l’omerta. Il est temps de poser la question qui fâche : qui consomme ces enfants de 11 à 14 ans ? Car derrière chaque mineur prostitué, il y a des clients, une société complice et un État qui détourne le regard. La protection de l’enfance en France n’est pas un filet de sécurité troué, mais une machine à produire des victimes. Et cela, aucune rhétorique sur la « grandeur » de la France ne peut le masquer : réagissons !
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